À Bali, Barong est le Banaspati rajah, chef des forces du bien. À Amsterdam, c’est un label de musique fondé en 2014 par le duo Yellow Claw. Entres autres, Coone, Wiwek et Yung Felix en ont fait partie.

Immédiatement après sa création, la Barong Family a démocratisé un genre musical nouveau en Europe, la Jungle Terror (d’ailleurs, un documentaire à été produit là dessus en 2016).
Empruntant des sonorités Big Room pour constituer un rythme saturé de basses et saccadé style Break souvent très rapide, avec des boucles très courtes et aigües de cris éparpillées, la Jungle Terror se targue d’être un crossover tendance de musiques et de techniques électroniques venu d’Hollande. La sauce prend, et le nouveau style devient un sous genre reconnu dans le milieu en Europe, écouté par des milliers de jeunes adeptes dopés aux amphets et aveugles à force de manger du stroboscope tous les samedis soirs dans des bars à néons souterrains à l’ambiance underground branchée.

A la même époque, Bång Lå Decks, duo de DJ venus d’Europe de l’Est connus en Serbie et en Grèce dès 2012 avec la release de « Kuedon » sur Ultra Music, se font connaître dans l’Ouest avec Utopia et Zouka en 2014, puis avec Aide en 2015. Rythmes de tambours de guerre tribaux, sonorités des Balkans, bref, rien de ce que connait le Far West en termes musicaux.
8 ans plus tard, courant 2022, le Japon est sur TikTok. Et alors que l’Europe et les US, en cœur, sonorisent leurs courtes vidéos par des versions « sped up » d’un peu tout et n’importe quoi (par exemple, Le Graal de Kyo…), les Japonais, eux, ont leur trends bien à eux :
Sauf que, ce qui est à la base une trend à la con comme une autre, va devenir un peu plus que ça. La musique sur laquelle s’éclatent les japs, c’est Adry WG qui l’a produit, un Indonésien. Et en Indonésie, ça commence musicalement à donner des idées à certains. Parmi les pionniers sur la chose, on trouve Agil Hadiwinata (Nata HG), Adry WG, ou encore Gio Samura, en production pour Breaks Music Group ou pour WolfGang Music Record. On voit apparaître des sons d’abord construits, mélangeants trap, big room et lyrics de rap.
Puis, petit à petit, le genre se construit.
Leur façon de faire devient plus rapide, plus agressive, et un poil plus épurée que celle d’Europe, mélangeant clairement des voix criardes bouclées et des rythmes très rapides, créant des mélodies entrainantes, tapageuses, voire vite soûlantes. Pitché, dopé, pour faire marrer les potes en fin de soirée :
Puis, très vite, ça dérape pour aller vers du bordel rapide. N’empêche que ça pète un max.
Depuis, ça à l’air d’être la méga teuf en Indonésie.
Ouais, c’est pas ouf, mais bon, c’est comme ça que la Jungle Terror Indonésienne semble être née.